Retour sur le Gala de la communauté startup (2021)

Retour sur le Gala de la communauté startup (2021)

Une soirée haute en émotions

Il serait difficile de commencer à rédiger cet article sans souligner le courage des organisateurs et l’excellente réalisation de cette soirée qui a eu lieu le 3 décembre dernier. Pour avoir organisé des événements ces dix dernières années, je sais à quel point le stress, le temps, et les moyens jouent contre nous. Et comme si ce n’était pas assez, la covid ne fait qu’intensifier ce cocktail explosif !

Sans même s’en apercevoir, une personne qui assiste à un événement souffre d’une certaine « myopie cognitive ». En effet, ce qui se consomme en deux petites heures est souvent le fruit de plusieurs mois d’effort acharné. Mais nous avons cette tendance à être obnubilés par les fruits cueillis en faisant fi des racines et de la terre qu’il a fallu labourer pendant des mois. En ce sens, je salue l’énorme travail (#respect) de Osmo, de Montréal New Tech et de Startup fest, ainsi que l’appui de tous les partenaires. Merci de nous avoir rappelé l’importance de conserver et d’entretenir le tissu social de notre écosystème.

J’en suis sorti à la fois ravi, ému et rempli de réflexions. Ravi de croiser autant de connaissances (tellement inclusif !), d’amis et de contacts que j’ai eu la chance de développer ces dernières années. Ému par les hommages rendus, notamment à des gens pour qui j’ai autant de respect, comme Alan MacIntosh, Rita Baker et Ilias Benjelloun, pour n’en nommer que quelques-uns. Eh oui, la tête remplie de réflexions, difficile de faire autrement alors que nous sommes immergés dans une telle sublimation créative !

Bravo aux participants, finalistes et gagnants

Que la tâche des juges pour départager les nominés a dû être ardue ! Du talent, du cœur, de la créativité et du « hustle » à revendre. Vous êtes une source d’inspiration, chacune et chacun de vous. Je sais qu’un entrepreneur de cœur n’est jamais satisfait. Quand il atteint un sommet, il réfléchit déjà au suivant, encore plus complexe, encore plus ambitieux. Mais j’espère vraiment que cette reconnaissance fut un moment d’arrêt et de rétrospective sur le chemin parcouru à ce jour.

Quel plaisir de voir mon ancienne équipe du Coopérathon remporter des prix ! J’ai été témoin de leur passion depuis tant d’années. Bravo la gang ! Et que dire de la belle tape sur le dos pour le Lava Lab de SNC-Lavalin! Le meilleur est à venir.

3 souhaits pour les années à venir

  1. Encore plus d’ambition. Si vous avez assisté au Gala (en présentiel ou en virtuel), vous avez surement réalisé que notre écosystème a un potentiel PHÉNOMÉNAL. Pourtant, il traîne loin derrière Toronto et autres villes nord-américaines. Nous avons une province inclusive, multi-ethnique, créative et riche. On SE DOIT de faire mieux que ça dans les prochaines années.

    Certains diront qu’on n’injecte pas assez d’argent. Selon mon expérience, lorsque les acteurs ont un peu moins d’argent, ils deviennent plus débrouillards, coopératifs et solidaires; et plus on injecte d’argent dans un système, plus les égos se rigidifient, et toutes les parties prenantes tiennent à avoir une part du gâteau. En ce sens, c’est une bonne pratique que de doser et d’innover dans la manière de distribuer les bourses, prêts et investissements.

    Je crois plutôt que nous avons besoin de plus d’ambition. Nos entrepreneurs l’ont toujours eue. Je m’adresse ici aux grandes organisations québécoises, celles qui ont trouvé leur modèle d’affaires depuis plusieurs décennies. Non seulement vous avez la responsabilité de donner au suivant, mais vous ne pouvez plus croire que toutes les solutions peuvent être développées entre vos quatre murs. L’innovation ouverte est un « must » dans cette course effrénée. Il faudra donc faire confiance, investir, prendre des risques, avoir de la patience et faire des compromis avec de plus petits joueurs.

    De plus, la nouvelle génération ne veut pas accomplir des tâches, elle veut cocréer l’avenir dans des organisations inspirantes, avec une conscience sociale, pour avoir de l’impact.

    Voyons grand, soyons ambitieux et leadons par l’exemple. Il fut un temps où le Québec rêvait grand et où nous avons effectivement livré des projets plus grands que nature. Retrouvons ce goût d’en faire plus et mieux avec ce nouveau levier qui n’existait pas à l’époque : notre écosystème exceptionnel.

    Et tant qu’à être ambitieux, pourquoi ne pas avoir un Gala 2022 d’une journée complète, avec des ateliers, des kiosques et des opportunités de maillages durant le jour pour rencontrer les acteurs ? 🤔

  2. Plus de collaboration. Les initiatives se sont multipliées ces dernières années. Et tant mieux ! Il y a de la place pour tout le monde. Mais je crois que nous avons atteint un seuil auquel il est temps de faire preuve de courage et de maturité; il est temps de consolider nos efforts.

    Si chacun veut recréer des incubateurs, des compétitions, des labs, de la R&D, des instituts et des événements, nous diluons nos forces et inévitablement nous y perdons tous. Nous avons tout à gagner à se poser des questions comme « à la place de mettre sur pied cette nouvelle initiative qui consommera beaucoup de moyens, comment pourrions-nous nous associer à une initiative existante ? ».  

    Corpos, start-ups, centres de recherche, associations, accélérateurs, inventeurs, artistes, acteurs de changements, intrapraneurs : collaborer n’est pas un « check » à cocher, mais un choix stratégique que les leaders doivent prendre proactivement.

  3. Reconnaître aussi les forces invisibles.  Le gala a pour mission de « rendre hommage à celles et ceux qui bâtissent notre écosystème au quotidien ». Et dans cette édition, il y a eu plusieurs belles nouveautés. Reconnaître la résilience est une d’elles. Mais aussi le fait de souligner les collaborations Entreprises-Startup. Quel bon « move » !

    Je souhaiterais que, dans les prochaines années, nous reconnaissions aussi les efforts des intrapraneurs. Ces « forces invisibles », souvent enfouies dans de grandes organisations, entreprennent, provoquent des choses, prennent des risques, étirent l’élastique et souffrent souvent en silence. Contrairement aux entrepreneurs, les fonds pour les aider sont presque inexistants. Les galas le sont aussi. Je crois qu’il serait juste et noble de notre part que de souligner leur courage et leur ténacité.

J’ai lu récemment que l’un des termes le plus recherchés dans Google en 2021 fut « How to heal » (comment guérir). Je nous souhaite de guérir en 2022 de cette fatigue que l’on traîne et de consacrer toute notre énergie à rebâtir avec courage, ambition et gratitude 🙏

On se voit en 2022 ! Can’t wait! 😊

Écrit par
Federico Puebla